Depuis que je suis au chômage suite à mon licenciement il y a deux ans, j'ai perdu la moitié de mes revenus, l'indemnisation étant passée de 75 % du salaire de référence à 57 %. Seule avec un ado de 15 ans, vivre autrement et parfois survivre a été compliqué.
Créateur d'entreprise pour tenter après 50 ans une reconversion, je rencontre des difficultés dans les délais de règlement de l'allocation chômage et notamment du solde mensuel après avoir transmis le justificatif URSSAF le 1er de chaque mois. Ce solde est parfois versée après le 11 du mois (la première partie d'indemnisation aussi). Ces retards génèrent des incidents bancaires et limitent fortement une vie dans de bonnes conditions et l'évolution de l'entreprise. Les déclarations et documents justificatifs ont pourtant toujours été fournis dans les temps.
Être chômeur c'est être en transition professionnelle entre deux emplois. On perçoit un chômage parce que l'on a cotisé parfois pendant des décennies. Cette façon de ne pas prendre en compte les charges mensuelles que règlent aussi les demandeurs d'emplois et appliquer des délais de versement parfois très tardifs sans penser aux difficultés qui en découleront participent à cette stigmatisation. Ajouter des frais bancaires et cumuler les incidents de compte ajoute encore à une précarité qui peut devenir dramatique.
Je n'ai jamais eu d'explications concernant ces retards alors que nous sommes pourtant des citoyens et usagers du service public comme les autres et la même attention devrait être portée dans le traitement des dossiers ; les personnels de l'agence accepteraient-ils d'ailleurs d'être rémunérés en décalé de 10 jours ?
Cette étape chômage est stressante et source d'angoisse plus encore aujourd'hui qu'hier et l'on ressent une grande incertitude face à ces droits qui sont grignotés années après années. Reprendre une activité salariée dans de bonnes conditions devient plus compliqué encore quand on est fragilisé et marginalisé.