Les qualités les plus exposées aux stigmates renvoient, paradoxalement, à des propriétés qui concernent moins le domaine professionnel stricto sensu que des éléments périphériques (l’âge) ou extérieurs (la situation familiale). Ainsi cette femme (47 ans, veuve avec enfants, contremaitre vente par correspondance, 11 mois de chômage) met-elle l’accent sur ses charges familiales (elle élève seule quatre enfants) pour rendre compte de ses difficultés à retrouver du travail. Elle vise un emploi à temps plein et stable, en raison de ces charges (« je suis toute seule, il faut que je rentre un bon salaire tous les mois »). Et symétriquement elle rapporte plusieurs interactions avec des conseillers professionnels ou des formateurs qui l’ont invitée à travailler à temps partiel… en invoquant le même argument. Elle a alors fait valoir sa situation professionnelle antérieure (elle travaillait à temps plein), mais il lui a été opposé « que les choses avaient changé ». De son côté elle maintient ses aspirations, en arguant des conditions matérielles dans lesquelles elle se trouve : « je n’ai pas le choix, je dois faire vivre ma famille » (n°C21).