La valorisation marchande atteint son état le plus fragile quand elle ne se traduit pas, ou peu, en échanges monétaires. C’est le cas pour cet homme (28 ans, couple chez ses parents, fonctions d’exécution variées, 10 mois de chômage) qui a toujours été très actif. Avant d’être au chômage, il a eu un parcours professionnel marqué par plusieurs mobilités géographiques (dans plusieurs régions françaises mais aussi à l’étranger), par des changements d’activité professionnelle, par des démissions. Sa manière de vivre le chômage a des caractéristiques assez proches dans la mesure où il semble se démultiplier, en s’engageant dans des activités variées (graphisme, informatique, mais aussi petits travaux de bâtiment), réalisées sous différents statuts (formation, travail au noir, travail gratuit, mission déclarée). L’ensemble forme un kaléidoscope difficile à appréhender, d’autant que la plupart du temps ces activités sont faites pour « des potes ou des potes de potes ». Il est solidement inscrit dans des réseaux d’interconnaissance qui lui permettent de développer ses multiples activités. Mais, en creux, les rétributions monétaires apparaissent faibles, puisqu’il indique qu’il n’a « pas beaucoup de besoins », et que c’est « pratique de vivre chez ses parents » (n°C35).
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Témoignage
Les conséquences du chômage sur votre vie privée
Un processus de marchandisation