La reconnaissance par des partenaires de la démarche de projet est une composante centrale du processus de valorisation. Pourtant, dans certains cas, l’argumentation est découplée de tout échange avec autrui ou de tout contexte. C’est cas pour cet homme (25 ans, célibataire, manutentionnaire, 12 mois de chômage) qui, après un parcours scolaire contrarié (plusieurs échecs dans l’enseignement supérieur), a une série d’emplois, souvent de courte durée, dans le commerce. Il est très critique vis-à-vis de ces expériences, qu’il oppose à ses aspirations, tournées vers un « équilibre de vie ». Il a une activité de vente de légumes bio sur des marchés, tout en profitant de son temps pour « se cultiver », notamment dans le registre politique (il se revendique « décroissant », développe une « crique écologique du capitalisme »). Parallèlement il mûrit un « projet de retour aux sources », et il envisage de déménager dans une région méridionale pour vivre dans une cabane. Son argumentation isole des activités « qui ont du sens » (le travail sur les marchés, son projet, le hors travail) qui peuvent être développées grâce au chômage, à l’intérieur de la situation de chômage, et qui épuisent le sens de celui-ci (n°C24).
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Témoignage
Les conséquences du chômage sur votre vie privée
Un processus d’autonomisation