Pour que le projet personnel organise l’expérience du chômage et lui donne une signification consistante, il doit lui-même avoir des propriétés spécifiques, ou plutôt il doit être supporté par une force d’engagement et d’adhésion. C’est le cas pour cet homme (42 ans, couple avec enfant, rédacteur presse, 17 mois de chômage) qui a fait tout son parcours dans le milieu de la presse et de l’édition, avec une dominante de contrats temporaires, surtout dans la dernière période. Il exprime sa prise de distance avec un métier qui est « très excitant », en arguant des conditions d’emploi (« c’est de pire en pire […] ça devient lassant de pas pouvoir se poser quelque part »). Il a aussi une passion, ancienne et non professionnelle : l’œnologie. Il a effectué, de longue date, de multiples stages et séjours divers dans des régions viticoles, accumulant des connaissances, mais aussi « pas mal de réseaux chez les petits producteurs ». Il a alors organisé sa période de chômage pour préparer l’ouverture d’un commerce de vins. Il a suivi un stage de gestion et de comptabilité, et il est encouragé par un organisme d’aide à la création d’entreprise avec lequel il a monté son dossier de financement. Il est désormais à la recherche d’un pas de porte, mais il « prend son temps » afin de sécuriser son installation (n°C54).
Retour
Témoignage
L’accès au marché de l’emploi
Un processus d’autonomisation