La pluriactivité est une caractéristique des manières de travailler dans les milieux artistiques, des manières d’y chômer aussi. La combinaison d’activités multiples, investies d’intérêts différenciés mais considérées comme le moyen d’avancer dans un projet, est bien présente dans l’expérience de cette femme (35 ans, couple avec enfants, employée dans la mode, 14 mois de chômage) qui se définit comme « styliste ». Après avoir exercé quelques années, elle interrompt son parcours au moment de la naissance de ses enfants. Elle s’emploie ensuite à « faire du réseautage » car ce milieu est assez mouvant. Introduite par des amis intermittents, elle effectue des interventions sur les costumes dans différents projets artistiques. Elle n’est pas toujours payée, et pas toujours déclarée, mais parallèlement elle enseigne dans une école de maquillage où elle a été elle-même formée. Elle est habituée à se trouver dans des situations fluides et instables, et récuse le terme de chômage, tout en insistant sur l’importance d’avoir « des projets » et de « gagner sa vie quand même ». Elle considère que ses activités rétribuées sont insuffisantes, d’autant que son mari photographe a lui-même des revenus irréguliers. Aussi est-elle engagée dans un projet de création d’entreprise, dont les modalités sont encore floues, mais dont l’activité est clairement définie : le linge de bébé. C’est un projet qui avance lentement en raison de se « phobie administrative », mais qui porte sur ce qui « lui tient à cœur » (n°C36).
Retour
Témoignage
L’accès au marché de l’emploi
Un processus d’autonomisation