Isabelle
"Ce récit, à l'heure d'une récente actualité sociale et politique singulière concernant les contrats aidés, prend une dimension différente… Ce dispositif favorise l'emploi avec à l'origine un noble postula : celui de l'insertion, de la formation professionnelle, de permettre aux personnes de reprendre le cours d'une vie professionnelle selon l'âge et le niveau de compétences.
Mais souvent au fil du temps, ce type de contrat s'est dévoyé pour devenir une offre facile de publics précaires dans l'urgence d'un retour à l'emploi. J'ai été et je suis encore dans ce dispositif, qui le je rappelle doit être un marchepied. Cinq ans plus tard et quelques contrats aidés derrière moi, il semble qu'à 56 ans, et malgré une expérience professionnelle riche et un bon niveau d'études, le contrat aidé soit la seule issue. Le statut de travailleur handicapé ne jouant pas en ma faveur qui plus est.
Alors oui, à un instant, ce contrat m'a sauvée et le mot n'est pas trop fort. Car un CDD précaire au SMIC et 35h, après un grand rien c'est la clef : un toit, une vie qui reprend, des dettes que l'on solde petit à petit… Cependant le revers de la médaille : c'est le regard discriminant car c'est un statut non reconnu par les organismes de formation, c'est un bailleur social méfiant, une banque sur la réserve et autres perspectives de cotisation de retraite peu enviables et tant d'autres choses dans la vie quotidienne."