Les projets n’ont de chance d’aboutir qu’à condition qu’ils trouvent un écho auprès de partenaires pertinents, qui peuvent apporter des soutiens directs ou simplement délivrer des encouragements. Ces mécanismes apparaissent bien dans les cas négatifs, comme celui de cette femme (43 ans, en couple avec enfants, cadre commercial, 19 mois de chômage) qui a fait une carrière de cadre commercial dans différentes enseignes avant de négocier un départ. Se sentant « démotivée » par ces fonctions, elle s’engage successivement dans deux projets de reconversion : l’un dans l’ébénisterie, l’autre dans le graphisme. Elle n’a pas persévéré dans le premier parce que l’activité était « quand même trop manuelle », elle s’est engagée avec enthousiasme dans le second. Mais une série de signaux négatifs la conduisent à prendre de la distance (« de là à se lancer vraiment, je ne sais pas »). Un professionnel du domaine a attiré son attention sur les difficultés du secteur, puis une amie qui a un métier proche a souligné la nécessité d’avoir une « vraie originalité », enfin son mari, qui est cadre supérieur, lui renvoie qu’elle n’est « pas faite pour être son propre patron ». Dès lors son interprétation du chômage est hésitante, concurrencée par une autre perspective, formulée de manière tâtonnante : « s’occuper plus de ses filles », dont l’une a des problèmes de santé (n°C12).