Ces incertitudes sur l’issue d’une expérience du chômage qui est traversée par des périodes d’emploi apparaissent souvent indépassables dans le sens où les individus qui y sont confrontés considèrent qu’ils ont peu de capacités d’action. C’est le cas de cette femme (32 ans, célibataire avec enfant, femme de ménage, 13 mois de chômage), qui se dit très active dans ses recherches d’emploi : « c’est bien simple du soir au matin ». Elle souligne d’ailleurs qu’elle est parvenue à améliorer sa situation, et qu’elle arrive à « survivre quand même ». Mais sa stratégie consistant à additionner les emplois de femme de ménage bute sur des limites temporelles : elle ne peut en prendre plus car les temps de déplacement sont longs, et de plus en plus car ses lieux de travail sont dispersés. Elle éprouve ainsi les limites des résistances au chômage qu’elle a mises en place. Elle constate qu’il est « impossible de faire plus », et elle ne voit pas comment atteindre son « rêve » : travailler à temps plein pour un même employeur (n°C53).