L’intrication de la recherche d’emploi et de l’exercice d’un emploi est variable, parce que le volume et la régularité des engagements professionnels au sein de cette expérience du chômage sont disparates. Mais le fait de travailler joue un rôle important dans cet espace de valorisation, ce qu’illustre bien cette femme (43 ans, séparée avec enfants, agent de service hospitalier, 8 mois de chômage) qui cherche à multiplier les occasions de travailler. Elle travaille de manière récurrente dans plusieurs hôpitaux, pour des « remplacements ». Et si elle espère être un jour « embauchée », elle veille à toujours « faire ce qu’il faut », considérant que chaque nouveau contrat est une occasion de prouver qu’elle fait l’affaire. Mais elle n’a pas de visibilité sur les possibilités de « titularisation », et les contrats ne sont pas réguliers. Son engagement n’est pas exempt de doute (« faut y croire quand même »), mais elle persévère. Elle s’efforce aussi de prouver sa volonté de travailler par d’autres moyens. Ainsi, elle travaille également dans la distribution de prospectus à temps partiel : c’est « quelque chose de sûr » qu’elle cherche toujours à préserver même quand elle travaille à l’hôpital (n°C23).