En l’absence de diplôme ou d’expérience, monnayables, les qualités valorisables s’érodent facilement, sans doute parce qu’elles sont purement relationnelles. Sans aucune activité professionnelle on risque alors de ne plus rien valoir, comme l’explique cet homme (28 ans, célibataire, jardinier, 7 mois de chômage) qui souligne l’importance que revêt pour lui le fait de travailler. Il ne s’agit pas seulement de gagner sa vie, ce qui est pourtant très important pour ce célibataire, mais d’être assuré de « rester dans la course ». Pour lui qui n’a aucun diplôme et qui, au sens propre, n’a pas de CV, c’est en travaillant qu’on peut « montrer ce qu’on sait faire ». Aussi, s’il rêve d’une « vraie place », il est avant tout soucieux de « ne pas être sans rien ». C’est pourquoi il accepte tout ce qui se présente, en cherchant à « rester dans les espaces verts » car c’est un domaine où il espère se stabiliser à un moment ou un autre. Travailler constamment, même à horaires très réduits comme au moment de l’entretien, c’est le meilleur moyen de faire la démonstration de ses qualités : « se retrousser les manches, taper dedans » (n°C42).
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Témoignage
L’accès au marché de l’emploi
Un processus d’exposition