Le processus de valorisation marchande est toujours limité et borné, de sorte qu’il débouche rarement sur l’installation dans une situation consolidée et maîtrisée. Le cas de cette femme (32 ans, en couple avec enfant, aide-soignante, 18 mois de chômage) s’en approche pourtant dans la mesure où elle indique qu’elle travaille « beaucoup ». Elle multiplie en effet les activités horticoles et de jardinage, dans un rayon d’action de plus en plus étendu. Mais son récit met aussi en évidence le caractère saisonnier de ces activités, et l’impossibilité pour elle de parvenir à en maîtriser le rythme et l’organisation : « c’est la panique des fois, quand la nature se réveille il faut courir de partout ». Si elle valorise beaucoup ces activités (« au grand air »), elle note aussi combien il lui est difficile d’en tirer des revenus suffisants et surtout d’en contrôler le déroulement : « des fois c’est de l’esclavagisme, faut pas abuser […] Je ne peux pas répondre ». Aussi ce travail informel apparait moins comme une « vraie solution » que comme une option d’attente, même si le débouché de cette attente demeure complètement flou (n°C6).