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Témoignage
L’accès au marché de l’emploi
Un processus d’autonomisation
Anonyme
22 mars 2018

Le projet personnel peut aussi être une option privilégiée en vue d’échapper à d’autres perspectives, et en particulier au travail salarié, quand il est dévalorisé. Ce cas de figure est exprimé par cet homme (29 ans, célibataire, manutentionnaire, 19 mois de chômage) qui a eu un parcours spécifique, qu’il caractérise en revendiquant « n’avoir jamais travaillé de manière légale ». Même s’il a connu plusieurs mois de travail intérimaire, il met en avant des périodes de travail au noir, un séjour de plusieurs années en Amérique centrale, et des activités récréatives (sports, sorties, « conneries »). Il vit du RSA et il envisage de travailler, d’abord « pour vivre », mais il refuse la perspective d’avoir un CDI. S’appuyant sur son expérience d’intérimaire, il dévalorise plus largement le travail, parce que « on gagne trop peu », et que les « collègues avaient un QI proche de zéro ». Il envisage alors de créer son entreprise, en y voyant une situation professionnelle avantageuse au plan financier (« si on bosse beaucoup on gagne beaucoup »), et de l’environnement professionnel (« plus les collègues sur le dos »). Mais cette visée reste encore imprécise, et ne semble guère validée par des partenaires pertinents : il convoque une expérience acquise dans l’entreprise d’un ami pour évoquer rapidement une activité d’installation d’équipements en fibre optique (n°C32).