Dans les mondes artistiques, la valorisation prend une double forme : celle de la reconnaissance d’un talent et celle de sa rétribution. Elle exige aussi en amont un investissement important et de longue durée, comme le montre le cas de cet homme (27 ans, célibataire, comédien, 18 mois de chômage) qui a suivi des formations dans des écoles privées de théâtre pendant près de cinq ans, puis a commencé à travailler de manière discontinue mais régulière. Cela lui a permis d’obtenir le statut d’intermittent, qu’il associe à une période de grande activité et de grande créativité : « j’étais sorti du quotidien […] ça m’a permis d’avancer, au niveau artistique. J’ai écrit une pièce, j’ai travaillé pour la monter ». S’il a perdu depuis le bénéfice de ce régime d’indemnisation, il a poursuivi avec la même détermination ses activités, en étant impliqué dans plusieurs projets de spectacle, mais aussi en envisageant de s’associer à des partenaires pour fonder une compagnie. Dans son cas l’expérience du chômage est structurée par une dynamique de création qui traverse les frontières statutaires (n°C1).
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Témoignage
L’accès au marché de l’emploi
Un processus d’autonomisation