La reconnaissance de problèmes de santé peut être marquée par des ambivalences similaires car elle ne fournit guère d’alternative durable et vivable au chômage. Ici, l’opacité des mécanismes institutionnels est un facteur supplémentaire, comme l’indique le cas de cet homme (34 ans, en couple avec enfant, manutentionnaire logistique, 17 mois de chômage) qui doit porter en permanence une ceinture de maintien lombaire. Cela lui interdit la plupart des fonctions de manutention, alors même qu’il n’a aucun diplôme. Il a été accompagné pour faire une demande de reconnaissance d’invalidité. Son adhésion à cette démarche est argumentée par la nécessité de trouver « un moyen de vivre », et son espoir d’avoir « une aide ». Mais il n’obtient qu’une reconnaissance partielle, et considère qu’il a été trompé. Ce qu’il voyait comme une alternative possible au chômage se révèle être « une arnaque » qui ne lui apporte aucune solution, en particulier au plan financier. Les démarches entreprises le ramènent au « point zéro », et l’expérience construite autour d’un retrait protégé devient plus difficile à tenir (n°C55).