Une structure familiale comparable peut avoir d’autres effets, en fonction de la contribution des proches au processus de valorisation. Ainsi cette femme (28 ans, célibataire chez ses parents, manutentionnaire, 16 mois de chômage) vit chez ses parents après une période d’autonomie résidentielle. Aspirant à retrouver un logement indépendant, elle vise à « emploi stable à tout prix ». Mais cette aspiration tarde à se concrétiser, du moins est-ce le point de vue qu’elle attribue à ses parents, avec qui se noue un conflit de temporalités. Pour eux la situation doit évoluer rapidement, ce qui signifie qu’il faut « ramener de l’argent à la maison ». Pour elle la priorité est d’accéder à un emploi qui permette son départ, ce qui exige plus de temps. Et les deux options sont incompatibles car pour trouver un emploi elle n’a pas seulement besoin de temps, mais aussi de son temps dans la mesure où « rechercher en travaillant c’est injouable ». Elle est donc confrontée à des parents qui pèsent aussi – comme les recruteurs même si c’est pour d’autres motifs – sur ses projections d’avenir. Elle esquisse d’ailleurs une sorte de compromis, consistant à « prendre un petit job » afin de satisfaire temporairement ses parents en apportant son écot au budget familial (n°C50).
Retour
Témoignage
Les conséquences du chômage sur votre vie privée
Un processus de stigmatisation