Le découragement est bien une dimension de toute recherche d’emploi et de toute expérience du chômage, au moins de manière latente. Les recruteurs –au sens générique où nous les avons défini – participent de ce découragement, et cela de manière double : en vue de le réduire, mais aussi en le produisant. Cela est caractéristique pour cet homme (49 ans, divorcé, responsable de production, 18 mois de chômage) qui est amené à prendre conscience des difficultés – supposées – de sa candidature, puis à résister au découragement qui en résulte. Il ne ménage pas ses efforts de recherche d’emploi mais se heurte aux difficultés économiques de son secteur d’activité et à la rareté des offres dans son bassin d’emploi. Racontant de manière assez détaillée le déroulement d’un stage de recherche d’emploi associé à un suivi personnalisé dont il a bénéficié quelques mois plus tôt, il en tire des enseignements ambivalents. D’un côté cela a renforcé ses propres constats et a dégradé son moral, puisqu’il s’est trouvé « au bord de la dépression ». De l’autre, il commence à s’approprier, sur un mode dépréciateur, des perspectives qu’il avait d’abord rejetées, et qui consistent à envisager de « rentrer dans la précarité, en attendant mieux » (n°C27).
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Témoignage
Les conséquences du chômage sur votre vie privée
Accepter une dégradation professionnelle