Les caractéristiques d’âge occupent une place centrale dans les mécanismes de stigmatisation, en particulier pour les chômeurs qui atteignent un… certain âge, soit un seuil d’âge imprécis mais considéré comme détériorant l’employabilité. La (dé)valorisation articule alors des signaux adressés par des recruteurs et leur interprétation par le chômeur, comme l’illustre le cas de cette femme (51 ans, divorcée avec enfants, contrôleur de gestion, 17 mois de chômage), qui articule ses significations du chômage autour de son âge. Elle mobilise des épisodes précis dans lesquels son âge a été désigné comme un obstacle pour le retour à l’emploi : un passage dans un cabinet de chasseurs de têtes, des entretiens d’embauche, des échanges lors de salons de l’emploi. Le message est redondant : « mon âge, c’est ça qui coince […] arrivé à 50 ans on te fait comprendre, quoi ». En mentionnant plusieurs épisodes convergents, elle indique la force de ce jugement et son caractère incontournable. Mais elle cherche à le relativiser néanmoins (« avec tout ça j’espère un peu quand même »), en soulignant notamment qu’elle doit travailler et n’a pas le choix (n°C39).
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Témoignage
L’accès au marché de l’emploi
Un processus de stigmatisation