Retour
Témoignage
L’accès au marché de l’emploi
Un processus de stigmatisation
Anonyme
22 mars 2018

Le chômage peut être vécu comme une impasse, dépourvue de toute issue, en raison même des motifs qui sont à la source de la perte d’emploi, et qui, plus largement, entravent le retour à l’emploi. C’est le cas pour cette femme (âgée de 43 ans, divorcée avec des enfants à charge, ayant exercé diverses fonctions d’exécution dans des activités de bureau) qui a été brutalement licenciée « sans raison valable ». Elle se considère victime de racisme, faisant de cet argument une explication envahissante de déboires professionnels successifs et, au-delà, un trait caractérisant les « employeurs » de manière générale. Le chômage est alors « encore pire », et ses significations sont organisées autour d’une catégorie racialisante « les Arabes » associée à des pratiques discriminatoires dont ces derniers sont les victimes. Comment résister alors ? La recherche d’emploi est vécue comme vaine tout en étant nécessaire car il faut « nourrir les gosses ». Mais c’est aussi une activité dont l’issue est tellement incertaine qu’elle ne peut suffire. Elle est associée à des démarches auprès d’organismes divers (la mairie, une association militant pour le droit des femmes) dans le but d’obtenir réparation pour les torts subis. Les maigres résultats obtenus (« des belles paroles ») semblent marquer l’échec des tentatives de valorisation auprès de ces guichets (n°C20).